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RÉSEAU SOCIAL SOLIDAIRE

Guantanamo : grève de la faim

Source : Amnesty International. Le 19 janvier 2006

Certains grévistes ont dû être hospitalisés des suites de la grève et / ou des méthodes d’alimentation forcée auxquelles ils sont soumis.


Description de la situation

En juillet 2005, près de 200 détenus de la base navale de Guantánamo se sont mis en grève de la faim.

Selon l’un d’entre eux, Sami el Hajj, "les revendications [des grévistes] incluent l’arrêt des méthodes brutales employées envers les prisonniers, en particulier ceux du Camp V, et de nous apporter les soins dont nous avons tant besoin."

Les détenus ont ensuite effectué une pause de leur mouvement de grève après que les autorités leur aient promis un certain nombre d’amélioration au régime que subissent les prisonniers. Il est toutefois apparu très rapidement que les mauvais traitements des détenus n’allaient pas cesser et que la question du vide juridique dans lequel ils se trouvent toujours ne serait pas résolue prochainement.

Le mouvement de grève a donc repris, suite au passage à tabac d’un certain nombre de détenus et à l’incapacité des autorités de mettre en œuvre les réformes annoncées. Sami el-Hajj a ainsi exprimé le désespoir dans lequel se trouvent les détenus qui ont repris leur grève de la faim "ce n’est pas quelque chose je souhaite faire, mais je dois le faire".

Les revendications du mouvement qui a débuté l’été dernier restent au cœur des demandes formulées par les détenus alors qu’un nouveau mouvement de grève de la faim s’est déclenché à la fin décembre 2005.

Certains grévistes ont dû être hospitalisés des suites de la grève et / ou des méthodes d’alimentation forcée auxquelles ils sont soumis.

Sami el Hajj peut voir distinctement l’hôpital où sont soignés certains des grévistes de la faim depuis sa cellule du camp IV. Il a déclaré à son avocat être particulièrement préoccupé par la santé du Yéménite Abu Bakr al Shammari, qui pèse désormais moins de 30 kg et dont l’état est critique.

L’avocat d’un autre gréviste Fawzi al Odah a pu consulter le dossier médical de son client et a fait appel à des médecins, qui lui ont fait savoir que Fawzi al Odah était en danger de mort imminente ou risquait, du moins, des lésions organiques irréversibles. Le détenu a décrit les méthodes d’alimentation forcée qu’il a subies : "L’infirmière m’a enfilé un tube dans le nez si rapidement que j’ai commencé à m’étouffer, à saigner du nez et à cracher du sang. Ils n’ont pas utilisé d’anesthésiant."

Dans une déclaration écrite adressée à son avocat, le ressortissant saoudien Shaker Aamer, résidant au Royaume-Uni depuis 1996, explique qu’il a interrompu sa grève de la faim pendant le ramadan, avant de la reprendre le 4 novembre. "Je veux simplifier les choses pour tout le monde - écrit-il - je ne veux ni nourriture, ni sondes forcées, ni "aide", ni "alimentation intensive assistée". C’est mon droit.". Et de déclarer "Je meurs ici chaque jour, mentalement et physiquement "

Grèves de la faim et "alimentation intensive assistée"

Bien que les autorités militaires aient toujours essayé des les garder secrètes, il y a eu de nombreuses grèves de la faim depuis l’ouverture du camp, il y a quatre ans.

Les autorités des Etats-Unis ont essayé de minimiser l’ampleur du phénomène en adoptant une définition officielle de la "grève de la faim" : refus par le prisonnier de 9 repas consécutifs.

Si le prisonnier s’alimente, ou est alimenté avant d’avoir passé ce seuil, il ne sera pas considéré en grève la faim.

Après que des détenus aient arraché les intraveineuses de leurs bras lors de tentatives "d’alimentation forcée", les autorités ont décidé de ne plus utiliser cette technique mais d’avoir recours à "l’alimentation intensive assistée". Ce qui consiste à insérer un tube dans le nez des prisonniers jusqu’au fond de la gorge et à leur injecter des nutriments.

Les prisonniers ont déclaré que cette opération était faite sans l’aide de lubrifiants ou d’anesthésiques ; les officiels militaires admettent que pour ce faire, il leur est arrivé d’attacher le prisonnier par les chevilles, les poignets, et autour du corps.

Les demandes d’Amnesty

Amnesty International demande donc aux autorités américaines :

*

que tous les détenus grévistes de la faim bénéficient immédiatement des soins médicaux requis par leur état de santé ; *

que les détenus de Guantánamo observant une grève de la faim ne soient pas nourris de force par des moyens visant délibérément à les faire souffrir et à les blesser ; *

que tous les détenus de Guantánamo Bay soient remis en liberté, ou inculpés d’une infraction prévue par la loi et jugés dans le plein respect des normes internationales d’équité.

AGIR Nous vous proposons d’interpeller l’adjoint du Ministre de la Défense en reproduisant ou téléchargeant la lettre ci-dessous.

Tarifs postaux pour les USA :

Lettre " prioritaire " (20g) : 0.90 euro Enveloppe internationale (20g) : 0.84 euro

Monsieur l’Adjoint du ministre de la Défense chargé des questions relatives aux détenus Matthew Waxman Deputy Assistant Secretary of Defense for Detainee Affairs. 2500 Defense Pentagon 5E420. Washington DC 20301 Etats-Unis.

Monsieur,

Je vous écris pour vous faire part de mes préoccupations quant à l’état de santé des détenus du camp de Guantánamo qui participent actuellement à un mouvement de grève de la faim.

Un certain nombre d’entre eux souffrent de graves problèmes de santé et ont été nourris de force à plusieurs reprises par l’insertion d’un tube par le nez, de façon brutale, sans anesthésiant. Ce mode d’alimentation est mise en place par des moyens visant délibérément à les faire souffrir et à les blesser.

Je fais appel à vous pour m’assurer que les détenus qui suivent actuellement une grève de la faim puisse avoir accès aux soins et aux traitements qui conviennent en fonction de leur condition de santé.

Les détenus de Guantánamo Bay doivent être remis en liberté, ou inculpés d’une infraction prévue par la loi et jugés dans le plein respect des normes internationales d’équité.

Je vous prie, Monsieur, Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération

Nom, prénom adresse, pays

Date, signature

Copie à adresser à :

Ambassade des Etats-Unis 2, avenue Gabriel 75008 Paris



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