Europe : Fascisme économique, crise provoquée, enrichissement, impunité et crime social
7 avril 2012
Dimitris Christoulas s’est tiré une balle dans la tête, sur une pelouse de la place Syntagma à quelques pas du parlement Grec à Athènes.Un suicide public et éminemment politique. Le geste de ce pharmacien à la retraite de 77 ans a provoqué un immense choc en Grèce. Il est devenu un symbole des ravages de la crise dans ce pays. Des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes le soir même, et avec affrontements. Selon un manifestant, "ce n’est pas un suicide, c’est un assassinat politique". Le taux de suicide en Grèce était parmi les plus bas d’Europe. Le ministre de la Santé évoque une augmentation de plus de 40% depuis le début de la crise. En 2011, on estime que 450 personnes se sont données la mort.
Voici la traduction de la lettre manuscrite que Dimitris Christoulas a laissé. Bien que pour notre part, non violents, ce témoignage nous apparait en effet, nécessaire.
« Le gouvernement d’occupation de Tsolakoglou |1| a littéralement anéanti tous mes moyens de subsistance, qui consistaient en une retraite digne, pour laquelle j’ai cotisé pendant 35 ans, (sans aucune contribution de l’État).
Mon âge, ne me permet plus d’entreprendre une action individuelle plus radicale (même si je n’exclus pas que si un grec prenait une kalachnikov je n’aurais pas été le deuxième à suivre), je ne trouve plus d’autre solution qu’une mort digne, ou sinon, faire les poubelles pour me nourrir. Je crois qu’un jour les jeunes sans avenir, prendront les armes et iront pendre les traîtres du peuple, sur la place Syntagma, comme l’ont fait en 1945 les Italiens pour Mussolini, sur la Piazzale Loreto, à Milan ».
Notes
|1| Le général Georgios Tsolakoglou, signataire de l’armistice avec les forces allemandes, fut le premier chef de gouvernement grec sous l’Occupation, nommé par les nazis (30/04/1941-02/12/1942). Son nom en Grèce est synonyme de « collaborateur »