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RÉSEAU SOCIAL SOLIDAIRE

Socialistes du Oui, Responsables...

Source : La Sociale / mardi 5 février 2008
- par Jacques COTTA

Au lendemain du vote du congrès qui a décidé d’adopter la réforme constitutionnelle dans le seul but de permettre l’adoption du traité de Lisbonne sans que le peuple ne soit appelé à se prononcer, il n’est pas inintéressant d’analyser le vote exprimé par les parlementaires. Ceux qui en effet se sont abstenus ou ont voté oui à la proposition du président de la République de réformer la constitution ont clairement fait le choix de s’opposer à un nouveau référendum qui aurait permis au peuple de se prononcer sur un texte qu’il avait déjà rejeté pour l’essentiel le 29 mai 2005. C’est ce qui se nomme un déni de démocratie ou encore la souveraineté populaire bafouée !

Les députés et sénateurs ont donc, à la majorité des 3/5ème, décidé de donner les moyens de sa politique à Nicolas Sarkozy. Ils ont ainsi répondu à la fois aux vœux du Président de la République et des institutions européennes qui s’accordent quotidiennement sur des directives qui agressent les salariés, les employés, les jeunes et les vieux en attaquant les retraites, les services publics, l’emploi, les salaires... ou qui attaquent encore les conditions de vie tout simplement, l’affaire en cours des O.G.M. étant là pour en témoigner. Comment cela a donc été possible.


Un premier décompte laisse paraître :

Que 893 parlementaires ont voté. Que 741 ont exprimé un suffrage. Que l’adoption exigeait donc les 3/5ème des exprimés, soit 445 voix. Enfin : que le texte a été adopté par 560 contre 181.

Etait-il donc possible de gagner, de donner les 2/5ème des suffrages exprimés au NON pour interdire la forfaiture ? Il eut fallu pour cela que 560 - 444 votants soit 126 basculent du Oui vers le Non.

Et c’est là que certains des socialistes dont le chef a voté pour le oui, se trouvant un peu gênés aux entournures, utilisent des arguments totalement fallacieux pour tenter de se dégager de leur responsabilité. Ils n’auraient rien changé -disent-ils- en votant autrement. Leur compte est simple : les socialistes ayant voté « oui » étant au nombre de 17 députés et 15 sénateurs, soit 32 au total, nous aurions été loin des 126 nécessaires pour que la souveraineté populaire soit respectée... Donc, il ne servirait à rien de souligner qu’ils l’ont bafouée ! Mensonge !

L’argument relève soit de la crétinerie, soit de l’escroquerie, soit peut-être des deux à la fois.

Car les comptes sont tout autres.

En effet :

Les parlementaires socialistes, députés et sénateurs, ont bien été 32 à voter « oui » mais ils ont été respectivement 93 et 49 à s’abstenir, 3 et 2 à ne pas voter, soit 147 au total.

Si tous les socialistes avaient pris part au vote, il y aurait eu 883 exprimés. Les 2/5 nécessaires pour le rejet de la réforme constitutionnelle donnaient donc : 353,2 soit 354 voix.

Et si les socialistes qui ont voté oui ou qui se sont abstenu avaient voté non, cela aurait donné au total : 181+17+15+93+3+49+2= 360 !

Le projet de réforme constitutionnelle aurait été rejeté. Nicolas Sarkozy aurait été mis en échec. Il n’aurait pu faire autrement que d’organiser un référendum. Le peuple aurait eu droit à la parole.

Ce sont donc les responsables socialistes, les Hollande, Ayrault, Dray, Moscovici, Lang, Valls, Bianco, et quelques autres qui ont fait passer la modification constitutionnelle et par la même occasion le traité. Et maintenant ?

Le bilan du passé récent sur la question européenne ne mérite-il pas d’être enfin tiré. Lorsque le 29 mai 2005 le « Non » l’emportait, n’était-il pas clair qu’entre les camps opposés les contradictions portaient sur des questions majeures, identitaires ?

Ne faut-il pas s’interroger pour comprendre la situation actuelle sur la responsabilité d’une unité de façade, d’un consensus de congrès au sein du PS, dénommé « synthèse » ?

Ne faut-il pas éviter de reproduire les occasions ratées ? Celles qui au nom des intérêts électoraux supérieurs, interdisent d’ouvrir une perspective qui impose la rupture ?

Après qu’ils aient raté le coche en 2005, faut-il que Fabius, Emmanuelli, Mélenchon ou encore Dolez, Filoche, Généreux et quelques autres réitèrent ?

Comment dans le contexte actuel les élus fidèles aux principes de la démocratie et au respect de la souveraineté populaire pourraient-ils poursuivre à côté et avec ceux qui ont décidé de bafouer le peuple en soutenant le gouvernement de Nicolas Sarkozy ?

Derrière ce vote existe une politique. Celle faite d’assauts contre l’emploi, les salaires, le droit du travail, les retraites, les services publics, la santé, la sécurité sociale et le remboursement des soins, tout ce que les directives européennes entre autre ont décidé de liquider au profit du capital financier. Ceux qui ont voté ensemble pour la modification constitutionnelle et qui s’apprêtent à adopter le traité de Lisbonne auront beau dire : c’est cette politique qu’ils soutiennent et qu’ils font leur !

Dans ce contexte, la publication des élus et de leur vote, à la veille d’échéances électorales, est de première importance, permettant à ceux qui le désirent de savoir qui est qui, et d’en tirer les conséquences le jour où notre vote, notamment pour les prochaines municipales, sera convoité.

Mais au-delà, la situation ne met-elle pas à l’ordre du jour le débat nécessaire autour des grandes lignes qui pourraient permettre, hors des préoccupations de chapelles et de tout sectarisme, le regroupement des forces fidèles aux principes républicains et aux exigences sociales ? N’est-ce pas enfin cette discussion qui devrait aujourd’hui s’inscrire dans l’agenda des priorités ?

Jacques Cotta



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