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Esclavage : se souvenir de ce crime contre l’Humanité

Le Comité pour la mémoire de l’esclavage a remis le 12 avril 2005 au Premier ministre son rapport intitulé « Mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions ». Ce comité, créé en janvier 2004, était chargé de tirer les conséquences de la « loi Taubira » adoptée le 10 mai 2001 et reconnaissant l’esclavage comme un crime contre l’humanité.

Ce rapport propose qu’une journée de commémoration de l’esclavage soit instituée en France chaque année et propose la date du 10 mai, jour du vote de la loi Taubira. Le rapport demande aussi que l’esclavage occupe une place plus centrale dans l’enseignement de l’histoire et notamment dans les manuels. Par ailleurs, le Comité propose une circulaire pour la rentrée 2006 rappelant les différents aspects de l’esclavage et de la traite négrière et insistant sur la mise en place d’actions de sensibilisation dans les établissements scolaires

"Nous allons pardonner mais jamais oublier !"


Le Code Noir (1685)

extraits

"Déclarons les esclaves être meubles... Voulons que les hommes libres qui auront eu des enfants avec des esclaves soient condamnés et les dits esclaves confisqués au profit de l’hôpital... Leur défendons de tenir le marché des esclaves le dimanche... Défendons aux curés de marier des esclaves sans le consentement de leurs maîtres... Les enfants qui naîtront seront esclaves... Les esclaves non baptisés seront enterrés de nuit dans un champ voisin... Les esclaves abandonnés seront adjugés à l’hôpital... Déclarons les esclaves ne pouvoir avoir rien qui ne soit à leur maître... Ne pourront les esclaves être partie civile, tant en demandant qu’en défendant... Voulons que l’esclave qui aura frappé son maître au visage soit puni même de mort... L esclave pourra être abandonné à celui à qui il aura fait du tort... L esclave fugitif aura les oreilles coupées, s’il récidive, il aura le jarret tranché et la troisième fois il sera puni de mort... Enjoignons de gouverner les esclaves comme bons pères de famille... Car tel est notre bon plaisir. Signé : Louis.


" Extraits du Code Noir (1685) de Louis XIV , repris sur la une de couverture de l’ouvrage Le Code Noir et la traite des Nègres, suivi d’autre documents... Textes choisis et présentés par Jean-Marc LALETA BALLINI. Paris, 1998.

Le XVIIIème siècle se « gargarise de Vertu » comme l’affirme justement L. Sala Molins (1). Mais l’exaltation de la Vertu et la mise en œuvre des valeurs propres à la philosophie des Lumières ne sauraient faire oublier ce fait : exalter la « Vertu » sert aussi, parfois, à occulter l’immonde : en l’espèce, le Code Noir (2) édicté par la monarchie française en 1685, en vigueur jusqu’à l’abolition de l’esclavage - la « vertu » a des silences éloquents.

Pendant trois siècles, un continent a subi un génocide, celui conséquent au « trafic de bois d’ébène », comme on dénommait la traite négrière. Silence détonant : l’Afrique se vide de sa substance humaine cependant que s’accumulent les fortunes des négociants, des armateurs, des négriers, à Nantes, Bordeaux, La Rochelle ou ailleurs. C’est un peu l’origine, si peu avouable ! De ce charme discret de la bourgeoisie qui paie sa bonne conscience de la mise à mort de « l’inférieur », du nègre, et bientôt du prolétaire ! On peut disserter sur Voltaire, Crébillon, Raynal ou Montesquieu. Aux Antilles ou en Guyane hollandaise, le nègre a droit à toutes les attentions de l’humanisme occidental : exécutions, mutilations, marquage au fer rouge. Le nègre est bestial, la cause est entendue. Pour son éducation, il faut s’en remettre à la violence de la loi.

C’est l’objet du Code Noir, d’où son intérêt majeur. Il est le monument de l’Horreur juridique. Le bâtard sinistre de la religion catholique, apostolique et romaine et d’une monarchie qui préfigure l’État moderne. En l’espèce, la domination du Léviathan, celle de l’État : « Le plus froid de tous les monstres froids » (Nietzsche).

Le Code Noir comporte un intérêt majeur. Il fonde en droit -celui des maîtres- le non-droit absolu -celui des esclaves. L’esclave n’a pas droit à l’état de droit qui va fonder la mythologie démocratique. L’esclave n’existe pas en tant que sujet ; il n’est pas reconnu en tant que personne mais en tant que meuble, objet. Comme tel, il n’a qu’un seul droit : se taire, souffrir et se résigner, ce à quoi la religion s’emploiera avec plus ou moins d’efficacité en le privant du recours à la mémoire, aux dieux de l’Afrique. Il ne s’agit pas simplement de détruire le corps par le travail forcé, dans les plantations, mais aussi de détruire l’âme. De toute manière, ce qu’affirme la théologie de la norme blanche c’est que le noir est suspect, objet d’une malédiction originaire justifiée par le mythe biblique : la malédiction de Cham. Par naissance, le noir est coupable ; il est extérieur au règne de la Loi, de la morale. À peau noire, âme noire, dépravée, immorale, car uniquement dévolue à la satisfaction immédiate des sens : le noir pêche par bestialité. Le noir est inconstant, perfide mais aussi dangereux car susceptible de « contaminer » la blancheur de l’âme blanche. Le Klu Klux Klan s’en souviendra !

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Pour l’esclavagiste c’est cette dépravation du nègre -considéré comme étape intermédiaire entre l’orang-outang et l’homme- qui justifie le traitement de rigueur qu’on lui réserve. L’esclave est un sous-homme : il doit être « civilisé », c’est-à-dire neutralisé, ce qui revient au même. Au moyen du baptême tout d’abord, s’il n’est pas mort avant. (3) La justification du baptême est triple, d’après un texte du XVIIIème s. qui exclut toute ambiguïté : la « sûreté publique » mais aussi « l’intérêt des maîtres » doivent être confortés pour le « salut de l’âme » des esclaves. (4) Il ne suffit point cependant que le nègre soit abruti par le travail et la religion ; il doit être aussi soumis par la peur. Les maîtres aussi ont parfois peur et à ce titre, le catalogue des peines prévues pour l’esclave récalcitrant est éloquent. Quand la sédition menace, le bras séculier doit frapper (a 16). Toute assemblée d’esclave est dangereuse : elle est synonyme de complot, de « marronage ». La mort sanctionne la révolte (a 33). Le fugitif aura droit à toute la bienveillance du maître blanc : marquage au fer rouge, mutilations puis pendaison. Ce à quoi les prêtres ne trouvent rien à redire : l’important n’est point d’être esclave en ce monde. Mais de n’être point « esclave du démon » dans l’autre ! Avec leur bénédiction et sous leur surveillance vigilante, l’esclave, réduit à l’état de marchandise humaine doit se taire et se résigner. Pas toujours d’ailleurs !

Le Code Noir fut aboli en 1794. Mais la grande nation française rétablit l’esclavage et la traite par la loi du 30 floréal de l’an X (1802). L’universalité des droits de l’homme, sous le pouvoir de Bonaparte, peut bien souffrir quelques exceptions, surtout si l’intérêt des maîtres est en jeu. Il reste que si la liberté aura, plus tard, le dernier mot, la fin de l’esclavage n’est pas celle de l’esclavagisme. Désormais, juridiquement libre, l’esclave est contraint de vendre sa force de travail. L’esclave deviendra travailleur salarié. Mais le salarié moderne, il est libre de quoi au fait ? Et quand ce même salarié pour cause de crise du travail devient excédentaire, inutile, « assisté » et exclu ? Qu’en est-il alors de sa liberté et de sa dignité, si chères à l’humanisme démocratique ? On attend toujours les réponses...

- Source Homme-moderne


CODE NOIR ET LA TRAITE DES NÈGRES

- Source Wilkipedia

Le recours à l’esclavage pour l’exploitation des terres nouvellement découvertes n’est pas, comme beaucoup le pense, une décision de Louis XIV. En 1685, Louis XIV, roi de France, promulgue le « Code noir », réglementant le traitement des esclaves et des « marrons » dans les Antilles françaises. C’est le premier texte de ce type depuis les conciles chrétiens du VIe siècle. Louis XIV était défavorable à l’esclavage, mais il n’avait pas la capacité d’en interdire la pratique hors du territoire métropolitain. Faute de pouvoir l’interdire, il encadre la pratique, afin de limiter les abus. Tous les esclaves ont ainsi droit au baptême chrétien et n’ont pas le droit de travailler le dimanche et les jours fériés à caractère religieux (plus de 120 pendant l’Ancien-Régime). Le texte prévoit également une formule d’affranchissement. Les châtiments infligés aux esclaves récalcitrants sont sévères, mais ils ont en phase avec la sévérité qui encadre les lois des hommes libres. La prison n’existant pas en terme de peines, tous les châtiments sont corporels. Le Code Noir confirme l’interdiction de toute pratique esclavagiste en France métropolitaine en se référant à une « vieille loi » qui transforme en homme libre tout esclave foulant la terre de France. Cette loi sera scrupuleusement respectée comme en atteste toutes les décisions de justice de l’Ancien Régime. Il était ainsi interdit aux marchands d’esclaves de faire débarquer leur « marchandise » en France sous peine de saisie immédiate.

Siècle des Lumières

La machine infernale esclavagiste atteint son rendement maximum et le crime contre l’humanité atteint ici des sommets. On considère ainsi qu’il faut capturer 10 hommes ou femmes pour en embarquer un seul en esclavage. 90% des capturés préféraient en effet la mort ou la fuite que d’être réduit en esclavage. Le nombre déjà important d’esclaves déportés d’un continent à l’autre ne prend pas en compte ces morts sur le continent africain. Ainsi, et contrairement à une légende répandue, ceux qui embarquaient sur les bateaux étaient les plus « dociles » et les tentatives de fuite ou de suicide étaient rares à ce stade. Les dernières études sur ce thème montrent que la mortalité était ainsi plus importante chez les marins que ce les esclaves transportés. Certains auteurs « blancs » se réfugient derrière le fait que ces esclaves étaient fourni par d’autres peuplades africaines ; on peut également retourner l’argument en mettant l’accent sur le fait que le sale boulot était laissé aux gens du cru...

La révolution française et l’esclavage

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marchands

La Convention abolit l’esclavage le 4 février 1794. Napoléon le rétablira en 1803, cédant aux supplications des colons blancs qui prétendaient ne plus pouvoir assurer leur survie et celle de leur plantation en ayant recours à une main d’œuvre non servile.

De 1791 à 1803, les esclaves de la colonie française de Saint-Domingue se sont rebellés contre l’esclavage en détruisant les plantations coloniales. Sous la direction de François Dominique Toussaint Louverture et ensuite de Jean Jaques Dessalines, tous deux anciens esclaves, ils ont réussi la première révolution anti-esclavagiste du continent américain et ont créé en 1804, la République d’Haiti, le deuxième État indépendant du continent, après les États-Unis.

À partir du VIIIe siècle le servage a progressivement remplacé l’esclavage en Europe occidentale. Le servage quant à lui avait presque disparu lors de son abolition sous la Révolution française.

Celle ci se poursuivra cependant de façon clandestine et il faudra attendre l’abolition de l’esclavage pour que ce trafic cesse réellement au cours du XIXe siècle. Par la suite, la lutte contre l’esclavage sera l’une des justifications des mouvements colonialistes en Afrique. Certains pays arabes ont maintenu l’esclavage jusqu’au milieu du XXe siècle (Arabie Saoudite et Oman). En outre, il s’est maintenu chez les Maures de certaines colonies françaises, malgré sa suppression officielle, en Mauritanie et au Soudan français. L’esclavage a redémarré en ce XXIe siècle, au Soudan, au détriment des Chrétiens du sud, avec la complicité du gouvernement.

En 1789, les villages et villes de France eurent à rédiger leurs cahiers de doléances pour la convocation des Etats Généraux. Les habitants de Champagney incluent dans leur cahier un article unique en son genre (l’article 29), dit Vœu de Champagney qui condamne énergiquement la traite des Noirs et réclame fermement son abolition.

En France, la Convention abolit l’esclavage le 4 février 1794, mais qu’il fut rétabli par Napoléon Bonaparte, le 10 mai 1802. L’abolition officielle de la traite date du 27 avril 1848 pour la France notamment grâce à l’action de Victor Schoelcher, du 18 décembre 1865 pour les États-Unis et du 2 mars 1807 pour l’Angleterre et du congrès de Vienne de 1815 pour les autres puissances européennes.

Le 10 mai 2001, le Parlement Français vote la loi Taubira qui reconnaît l’esclavage comme crime contre l’humanité.



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