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Lois  /  Social

Le droit à l’avortement

Le manifeste des 343

Également appelé manifeste des 343 salopes, le manifeste des 343 est une pétition parue dans le magazine français Le Nouvel Observateur le 5 avril 1971 et signée par 343 femmes affirmant avoir subi un avortement, et s’exposant ainsi à des poursuites pénales pouvant aller jusqu’à l’emprisonnement.


Manifeste des 343

- Source :Wilkipédia

Le manifeste commence par ces phrases :

Un million de femmes se font avorter chaque année en France. Elles le font dans des conditions dangereuses en raison de la clandestinité à laquelle elles sont condamnées, alors que cette opération, pratiquée sous contrôle médical, est des plus simples. On fait le silence sur ces millions de femmes. Je déclare que je suis l’une d’elles. Je déclare avoir avorté. De même que nous réclamons le libre accès aux moyens anticonceptionnels, nous réclamons l’avortement libre.

Suivent les 343 signatures, notamment celles de personnalités telles que Françoise d’Eaubonne, Simone de Beauvoir, Christine Delphy, Catherine Deneuve, Marguerite Duras, Brigitte Fontaine, Bernadette Lafont, Jeanne Moreau, Gisèle Halimi, Violette Leduc, Ariane Mnouchkine, Marie-France Pisier, Françoise Sagan, Delphine Seyrig, Agnès Varda, Marina Vlady, Monique Wittig etc.

Son impact

La semaine suivant la parution du manifeste, l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo a fait sa une avec un dessin s’en prenant aux hommes politiques avec la phrase « qui a engrossé les 343 salopes ? » C’est à ce dessin que le manifeste doit son surnom.

Il s’agit de l’un des exemples les plus connus de désobéissance civile en France. Il a inspiré en 1973 un manifeste de 331 médecins se déclarant pour la liberté de l’avortement. Il a surtout contribué à l’adoption, en décembre 1974-janvier 1975 de la loi Veil qui dépénalisait l’interruption volontaire de grossesse (IVG) lors des dix premières semaines de grossesse, un délai porté depuis à douze semaines.


La loi Veil

- Source : La documentation Française

13 novembre - 20 décembre 1974

Après une longue procédure législative et des débats très vifs, le projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse, présenté en Conseil des ministres le 13 novembre, est adopté le 20 décembre, par 277 voix contre 192 à l’Assemblée nationale et 185 voix contre 88 au Sénat, la majorité (UDR, réformateurs et centristes, républicains indépendants) votant pour à près d’un tiers, l’opposition (socialistes, radicaux de gauche, communistes) votant pour à l’unanimité moins quelques voix.

La loi Veil du 17 janvier 1975

Promulgation de la loi autorisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dite "loi Veil", adoptée pour une période de 5 ans (loi n° 75-17).


Le droit à l’avortement est un progrés par rapport à l’avortement clandestin

- Source : La Gauche
- Par Catherine Deudon

Article publié le vendredi 25 février 2005.

L’avortement perdure et on retrouve le même nombre d’avortements trente ans après la loi de 1975 déplore Christine Boutin (Le Monde du 18.01.05 : « L’IVG un recours toujours actuel ») Elle oublie juste une petite chose : c’est que l’avortement aujourd’hui se fait dans des conditions légales qui n’ont plus rien à voir avec les avortements clandestins. Pendant cette période des femmes mouraient, souffraient de séquelles, et celles et ceux qui les aidaient étaient menacé-e-s de prison. L’avortement d’aujourd’hui n’est donc en rien comparable à celui d’hier. Ce n’est pas une « soi disant libération », mais une véritable libération, un vrai progrès. Christine Boutin qui prétend vouloir dépasser le « ni pour , ni contre » nous parle tout de même d’un « ordre moral contraceptif » culpabilisant dans une société dont « l’orientation est eugéniste » Le grand mot qui fait peur est lâché : « eugénisme ».

On ne voit pas en quoi le choix privé d’interrompre une grossesse dans une société démocratique aurait quoi que ce soit à voire avec l’eugénisme. On y avorte pas autoritairement tel ou tel en fonction de critères, de race, de sexe, de handicap, de couleurs d’yeux, etc par décret d’Etat, ou de coutumes (avortant les filles plutôt que les garçons sans que jamais aucune religion, ni les anti IVG ne protestent).

Mieux accueillir les femmes désirant un enfant pourquoi pas. Encore faudrait-il se garder d’interdire, ou de culpabiliser l’erreur, ou l’ambivalence, quel que soit le choix des femmes candidates à l’avortement pour des raisons diverses qu’aucune société idéale ne pourra empêcher.

Quant à l’information contraceptive il reste encore beaucoup à faire pour l’améliorer pour les deux sexes, et à promouvoir la pilule du lendemain. Ce n’est actuellement pas le cas. Trop de culpabilisation plane encore sur la contraception, et l’avortement, les moyens modernes de maîtriser sa vie, son corps, sa sexualité au mieux, malgré les accidents, les sentiments indécis, qui font partie de la liberté humaine, de sa complexité, de sa difficulté. La dramatisation culpabilisante de la contraception et de l’avortement est disproportionnée : le « pour » n’ est pas égal au « contre ». On peut même se demander ou est le « pour » dans le texte de Christine Boutin , car si elle indique que le professeur Nizan est « pour le droit à l’avortement » c’est à fin de mieux souligner et approuver ses commentaires négatifs sur la pratique contraceptive qui en est parfois fait. Et c’est bien tout pour le pauvre « pour ». C’est en somme un pour qui est contre, un pour emprunté qui lui évite de se prononcer elle-même. Madame Boutin ne serait-elle pas qu’un peu jésuite ?

Vive la liberté d’enfanter, vive la liberté d’avorter, et de se contracepter (y compris pour les hommes) vive la liberté de non-maternité provisoire ou définitive. Comme de refuser la paternité.

Et, non, définitivement non, aux intégrismes religieux qui tentent leur come-back contre les idéaux toujours vivants de : Liberté, Egalité, Fraternité de notre République Laïque. Les uns cherchant à voiler leurs femmes et les imposer dans l’école laïque, les autres d’interdire à nouveau l’avortement et la contraception pour soumettre les leurs.

Catherine Deudon est auteure de « Un mouvement à soi » (ed. Syllepse)



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