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RÉSEAU SOCIAL SOLIDAIRE

Les déplacés du Darfour : la génération de la colère

Source : Amnesty International / 03.01.2008

Alors que la force hybride des Nations unies - Union Africaine (MINUAD) s’est déployée partiellement au Darfour au 1er janvier 2008, Amnesty International attire l’attention sur le fait que la sécurité des personnes déplacées reste extrêmement fragile et qu’une génération de Darfouris grandit actuellement dans des camps inondés d’armes où règnent la peur et l’insécurité.

AGISSEZ : Ecrivez au conseiller présidentiel pour le Darfour pour lui faire part de vos inquiétudes sur la sécurité des personnes déplacées.


LES FAITS

Depuis 2003, on estime que les combats au Darfour ont entraîné la mort de plus de 90 000 personnes. Quelque 200 000 autres seraient décédées des suites indirectes du conflit et 2,3 millions sont déplacées. La plupart des personnes chassées vivent dans plus de 65 camps répartis dans tout le Darfour.

La situation s’est détériorée en 2007. Le gouvernement soudanais continue de mener des attaques au mépris total des civils et au lieu de désarmer les milices janjawids, il leur distribue davantage d’armes et les incorpore dans des organisations paramilitaires. Quant aux groupes d’oppositions armés, ils se sont fragmentés après les pourparlers de paix de 2006 et on estime aujourd’hui qu’il en existe plus de 50.

De plus, le Darfour est fortement touché par la prolifération des armes légères. On en trouve à profusion dans presque tous les camps, et les jeunes deviennent la principale cible de recrutement pour des groupes armés d’opposition.

« Ils ressentent beaucoup de colère et ils ne savent pas comment la gérer. Cette jeune génération peu instruite, sans travail ni perspectives d’avenir, ne peut penser qu’à prendre les armes. » Seifeldin Nimer, ancien employé d’une ONG originaire d’El Geneina.

LES DANGERS ENCOURUS PAR LES PERSONNES DEPLACEES

Dans de nombreuses régions du Darfour, il est très difficile de circuler sur les routes qui sont contrôlées par les différents acteurs armés. Ils installent des postes de contrôle où ils attaquent et extorquent souvent de l’argent aux voyageurs. L’aide humanitaire a ainsi des difficultés à accéder aux différents endroits où les personnes déplacées ont trouvé refuge.

Dans les camps, les femmes sont plus nombreuses que les hommes qui ont généralement été tués ou sont partis. Ce sont elles qui maintiennent la cohésion familiale mais elles sont aussi plus vulnérables. Lorsque les femmes s’aventurent à l’extérieur des camps pour aller ramasser du bois ou se rendre au marché, elles sont souvent victimes d’attaques et de viols par les différents acteurs armés.

Les enfants vivent une situation tout aussi précaire. Sur les quatre millions de personnes touchées par le conflit, 1,8 million ont moins de dix-huit ans et environ un million sont déplacés. Il arrive que les jeunes forment des groupes d’autodéfense armés ce qui entraînent de nombreux incidents entre les différentes ethnies. Certains, en proie à la colère et à la frustration, rejoignent les groupes armés.

Les personnes déplacées sont aussi confrontées aux réinstallations et retours forcés. Même s’il est important de veiller à empêcher la surpopulation des camps, les autorités ne doivent en aucune circonstance transférer par la force les personnes qui y vivent pour les renvoyer dans leur lieu d’origine. Le conflit continue de sévir au Darfour. Les retours forcés ne feront qu’exposer les personnes visées à de nouveaux dangers et à les éloigner des organisations humanitaires.

NORMES INTERNATIONALES RELATIVES A LA PROTECTION DES PERSONNES DEPLACEES

Les personnes déplacées de force qui franchissent la frontière internationalement reconnue d’un État peuvent être protégées par la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et le protocole de 1967 s’y rapportant. En revanche, les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays ne peuvent se prévaloir de la protection prévue par le droit international relatif aux réfugiés et ne sont pas protégées par un traité international particulier. Cependant, elles sont protégées par le droit international humanitaire en cas de conflit armé et par le droit international relatif aux droits humains en toutes circonstances, ainsi que par la législation nationale et régionale.

De plus, en 1998 ont été élaborés, les Principes directeurs relatifs au déplacement de personnes à l’intérieur de leur propre pays qui énoncent « Les droits et les garanties concernant la protection des personnes contre les déplacements forcés et la protection et l’aide qu’il convient de leur apporter au cours du processus de déplacement, ainsi que pendant leur retour ou leur réinstallation et leur réintégration ». Le gouvernement du Soudan a exprimé son intention de respecter les Principes directeurs relatifs au déplacement de personnes à l’intérieur de leur propre pays dans un certain nombre de déclarations.

Néanmoins la situation des personnes déplacées est tragique car il est fréquent - et c’est le cas pour le Soudan - que l’entité chargée de les protéger soit aussi celle qui les a contraintes à fuir.

RECOMMANDATIONS D’AMNESTY INTERNATIONAL ET RAPPORT PUBLIC

Soudan. Les déplacés du Darfour. La génération de la colère.

Rapport public du 22 janvier 2008 - Index AI : AFR 54/001/2008

Janvier-Mars 2008 : Nous vous proposons de vous adresser aux autorités du Soudan

Envoyez le modèle de lettre ci-dessous, ou adressez-vous personnellement à M. Nafie Ali Nafie, conseiller présidentiel pour le Darfour.

(affranchissement depuis la France : 0,85 euros)

Dr. Nafie Ali Nafie
Office of the President
People’s Palace
PO Box 281
Khartoum
SOUDAN

Monsieur Nafie Ali Nafie,

Le gouvernement soudanais a plusieurs fois exprimé son intention de respecter les Principes directeurs relatifs au déplacement de personnes à l’intérieur de leur propre pays. Ces Principes préconisent, entre autres, le droit à la liberté de mouvement et à la liberté de choisir son lieu de résidence : « Les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays ont, en particulier, le droit d’entrer librement dans les camps ou autres zones d’installation et d’en sortir librement » (Principe 14) ; l’article 12-3 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), auquel le Soudan est partie, garantit également le droit à la liberté de mouvement et à la liberté pour chacun de choisir son lieu de résidence. De même, selon les Principes directeurs les personnes déplacées ont le droit de jouir des mêmes droits et libertés que le reste de la population du pays ; les droits à la nourriture , à l’eau potable, à un abri ainsi qu’à la dignité et à la sécurité. Je vous prie instamment d’intensifier vos efforts pour que les autorités soudanaises mettent tout en œuvre pour respecter les droits des personnes déplacées tels que mentionnés dans les Principes directeurs et dans le droit international. Je vous demande également de cesser de faire obstruction au déploiement de la MINUAD pour qu’elle puisse remplir pleinement sa mission, à savoir de protéger la population civile.

Je vous prie d’agréer, Monsieur Nafie Ali Nafie, l’expression de ma considération distinguée.

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adresse, Pays
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