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Le mardi 24 mai 2005

Déjà les leaders politiques prennent leurs marques en vue de la présidentielle. Après le « coup de tonnerre » d’avril 2002, les règles du jeu politique sont cependant restées les mêmes, sourdes aux bouleversements dont l’élimination au premier tour de l’ancien premier ministre n’était que le symptôme :


Débat public de plus en plus aseptisé au fur et à mesure de la médiatisation croissante de la vie politique, césure aggravée entre le corps social et des représentants coupés des classes populaires et ignorants des réalités que vivent les jeunes Français issus de l’immigration et d’Outre-mer, crise des médiations sociale, intellectuelle, judiciaire, confiscation des grands moyens d’information et d’édition...

La politique de la droite a enclenché un tel niveau de régression sociale qu’il faudra tout à la fois abroger une grande partie des réformes engagées et débattre de ce qui doit les remplacer, qui ne soit pas un simple retour au passé.

Comment lutter contre le chômage de masse ? Comment combattre l’extension de la précarité ? Une sécurité sociale pour qui et à quel coût ? Quel système de retraites dans une société qui s’interroge sur son rapport au travail ? Quelles ambitions pour les services publics ?

Grâce à quel mode de financement ? Quels moyens et quelle organisation pour l’éducation et la recherche ? Quelle forme de laïcité modernisée ? Quelles institutions nouvelles pour cette France qui traverse une crise de régime ?

Quelles perspectives pour un pouvoir judiciaire étranglé ? Comment agir pour une mondialisation humaine ? Que faire face au changement climatique et aux multiples défis environnementaux ? Une construction européenne dans quel but et avec quelles garanties sociales ? Quelle politique culturelle et quelle place pour la création face aux logiques de marchandisation ?

Sans réponse à de telles questions, et plus encore, sans débat autour d’elles, il n’y aura pas de campagne présidentielle, législative et locale sérieuses, pas d’enjeu électoral réel, pas d’intérêt fondé à la mise en concurrence de candidats. La personnalisation extrême de la vie politique nationale le permettra t-elle ? Rien, aujourd’hui, n’est moins certain.

A gauche, dans un paysage politique éclaté, le cliquetis des ambitions commence déjà à se faire entendre sans que les règles de confrontation des désaccords n’aient été énoncées. Les questions politiques, sociales, culturelles qui se posent aujourd’hui à la société française ne doivent pas être évacuées au profit des ambitions individuelles.

Au sein de la gauche, les divergences, réelles, pourraient constituer un atout, des sujets de débats contradictoires et constructifs, une richesse qu’il est grand temps de faire fructifier.

Aujourd’hui, les citoyens ne sont consultés qu’en fin de course, au moment de voter. Les partis politiques élaborent leurs programmes et désignent leurs candidats sans suffisamment prendre en compte les débats qui traversent la société civile. Inversons la chaîne habituelle !

Organisons des forums sociaux des élections pour débattre des questions sans lesquelles, pour nous, il n’y aura pas de campagne démocratiquement valable. Invitons bien entendu les militants et les dirigeants des partis politiques de gauche et écologistes à y prendre une part active.

Et pourquoi ne pas, dans une étape ultérieure, inventer un droit de nomination civique des futurs représentants, peut-être même un système de primaires à gauche ? Des moyens de renforcer la vitalité démocratique de notre pays, il faut pouvoir débattre. Pour recréer du désir de politique, construisons les campagnes électorales comme des mouvements sociaux et culturels.

Avec la participation de : Ecorev’, Les Inrockuptibles, Mouvements, Le Nouvel Observateur, Le Passant Ordinaire, Politis, Témoignage Chrétien, Territoires, Transversales Sciences Culture, Vacarme, ainsi que : ADELS, Act Up-Paris, Autre(s) pARTS, Groupe Claris, Cultures Communes (Loos-en-Gohelle), Compagnie Hendrick Van Der See (Loos-en-Gohelle), Conteners, Forum de la gauche citoyenne, Guinguette Pirate, Initiatives pour un autre monde (Ipam), Mains d’Oeuvres, Le Samovar (Bagnolet), Sciences citoyennes, Le Théâtre Studio d’Alfortville, TNT (Bordeaux), cinémas Utopia, Le festival sous la plage

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