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RÉSEAU SOCIAL SOLIDAIRE

Pour nous la gauche, une vision du monde...

Source : Reso.net

23 août 2005

Il y a toujours deux manières de voir le monde...

Soit on considère qu’il y a un ordre naturel des choses contre lequel on ne peut rien si injuste qu’il puisse être parfois et qu’il faille s’en accommoder ou s’y adapter.

Soit on considère que le monde tel qu’il est le résultat d’un ensemble de logiques sur lesquels l’homme a prise notamment parce qu’il en est à l’origine.

Il y a donc une vision conservatrice de la société qui préserve les situations acquises et qui est donc toujours attachée à la notion d’ordre. Et une vision progressiste qui prétend renverser les situations acquises si elles sont injustes et qui est attaché à l’idée de mouvement.

On peut objecter qu’aujourd’hui quand la gauche adopte comme mot d’ordre "ne touchez pas à nos acquis" et quand la droite s’attaque à des réformes nécessaires maintes fois reportées, les choses sont inversées.

Mais il faut se méfier de ces effets d’un moment et regarder les choses sur la durée et en profondeur.


La république et la question sociale

La gauche est née quand en 1789 les partisans de la république se sont assis à la gauche du président de l’assemblée des représentants du peuple. Depuis, la gauche a été le parti de la réforme en étant dans un premier temps le parti des républicains contre les royalistes.

Puis à l’épreuve de la révolution industrielle, c’est la question sociale qui a émergé et marqué ainsi un clivage fondateur. Puisque la production se transforme et que le travailleur vend sa force de travail, il doit pouvoir jouir des bénéfices de ses efforts.

C’est à ce moment au début des années 1830 que le socialisme apparaît. Il est d’abord utopique dans la mesure où il pense d’emblée la réorganisation de la société avant de devenir scientifique grâce aux travaux de Marx et Engels qui analyse dans ses moindres détails, le capital.

On peut donc dire qu’en France la gauche préexista au socialisme et au marxisme et qu’elle ne leur est pas du coup, réductible.

Cette gauche française se bat donc pour la république et pour la justice sociale.

Qu’elle soit radicale ou socialiste, elle a façonné des années 1880 aux années 50 le modèle français avec ses grandes conquêtes sociales, la réduction du temps de travail et l’organisation des travailleurs, la protection sociale et la prévoyance, les congés payés et le droit du travail,

La démocratie

Dès le début du vingtième siècle, la gauche se pose la question des moyens de la transformation de la société. La France est un pays de tradition révolutionnaire. Le pays des droits de l’Homme est à la fois le berceau de l’absolutisme et le pays où certaines des bases du fascisme ont vu le jour. Tout cela incite à la radicalité dans la volonté de changement ou de mouvement dans l’esprit des Français.

La révolution qui touche les institutions et qui aboutit à une installation durable de la république doit s’accompagner d’une révolution sociale qui en plus de la liberté garantie une égalité et une justice sociale. C’est pourquoi Jean Jaurès tente d’articuler les deux en prônant "la république sociale" et en déclarant "le socialisme, c’est la république jusqu’au bout".

Le choix de la démocratie pour la gauche n’a pas toujours été évident. Alors que depuis la deuxième moitié du 19e siècle, nombre de partis de gauche acceptent la règle démocratique pour conquérir le pouvoir et réaliser leurs réformes, le modèle proposé par Lénine de la dictature d’un parti de classe séduit durablement.

Une définition pour notre temps

La victoire des socialistes en 1981, en ramenant durablement la gauche au Gouvernement, contraint celle-ci à s’adapter à une réalité nouvelle, celle de l’exercice du pouvoir.

Ce fut une mutation culturelle de poids qui n’a pas été pensée en profondeur par les Partis de Gauche.

C’est ce changement qui est à l’origine du questionnement désormais récurrent : "Qu’est-ce qu’être de gauche aujourd’hui ?" Comment conquérir le pouvoir, l’exercer et le conserver sans perdre son âme.

Ce sujet d’autant plus brûlant aujourd’hui qu’il existe encore en marge d’une gauche de gouvernement, une gauche critique, intransigeante en permanence insatisfaite, guettant la moindre trahison qu’elle déclare au moindre ralentissement.

Le 21 avril a aggravé ces questionnements. Après avoir bénéficié durant toute une période de l’hégémonie culturelle du marxisme et du modèle de l’Etat-providence, la Gauche est confrontée à la domination culturelle de l’ultralibéralisme qui tente de récupérer les pans entiers de conquêtes sociales arrachées pendant 150 ans par la social-démocratie.

Incapable de réformer des modes de redistributions obsolètes, et renonçant à construire un système de représentation du monde en tous points alternatifs à celui qui est proposé par les conservateurs, la Gauche française se cherche.

Tout le défi des années qui viennent est donc de retrouver le chemin de l’utopie pour rendre possible un autre monde, en acceptant la règle du jeu démocratique et en associant efficacité économique, respect éthique et justice sociale.

C’est un mot d’ordre simple mais rejeté par une gauche critique qui a une vision dogmatique et incomplète de l’économie et par un camp libéral qui ne perçoit la politique sociale que comme un obstacle au développement économique.

Si la gauche en définitive est le rassemblement de ceux qui croient dans l’idée du progrès social, nous croyons qu’elle doit aujourd’hui revenir à l’optimisme de ses débuts quand elle croyait en l’émancipation de chacun par la réduction des inégalités.

En fait, la Gauche a besoin d’une révolution culturelle. Pour être plus européenne, plus imaginative, moins conservatrice et plus fidèle à ses racines...

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