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RÉSEAU SOCIAL SOLIDAIRE

L’échec de Sarkozy contre l’insécurité

Sources : sarkofrance. blogspot / politique . net / 15 juin 2009

Curieux symbole. Sept ans jour pour jour après le premier tour de l’élection présidentielle de 2002, Nicolas Sarkozy se trouve à Nice pour parler d’insécurité. Il y a 7 ans, Jean-Marie Le Pen éliminait Lionel Jospin du premier tour du scrutin, après une campagne marquée par des thèmes sécuritaires. Sept ans plus tard, rien n’a changé. Le président s’appelle Nicolas Sarkozy. Il a été 2 fois ministre de l’intérieur, a pondu 8 lois sur le sujet. Mais rien n’y fait. Il agite toujours son sujet favori.

Sarkozy est incompétent en matière de sécurité. Les chiffres sont là. Depuis 2002, Nicolas Sarkozy masque son échec par des statistiques globales. La délinquance violente n’a pas régressé. D’après ses propres chiffres, Sarkozy n’a pas tenu ses promesses : la délinquance générale a augmenté de 3% de novembre 2007 à novembre 2008 ; le taux d’élucidation des crimes et délits stagne sous la barre des 40% ; ce sont les actes les plus inquiétants qui explosent : violences gratuites +5% ; vols à main armée ont explosé : +11%. Les violences aux personnes ont augmenté de 2,4 % en 2008, les vols à main armée de 15,4 %.

Depuis 2003, seules les atteintes aux biens ont diminué. C’est déjà cela, mais ce n’est pas ce que Sarkozy instrumentalise à tour de bras et de discours. Les atteintes aux personnes, elles, ont progressé de 80 000 actes entre 2002 et 2008. Joli score !


L’insécurité est le seul socle idéologique d’une droite déboussolée. La crise a tué dans l’oeuf le slogan du "travailler plus". Il ne lui reste plus qu’à stigmatiser les mêmes cibles : les jeunes, les banlieues, les bandes, les chiens, etc. Dernières idées en date, un projet de loi contre les "bandes" et un décret contre le port de cagoules lors des manifestations... Depuis quelques semaines, les responsables de la "majorité" tentent de replacer leur sujet fétiche au coeur du débat politique. En période d’impuissance gouvernementale et de crise mondiale, le procédé est habile.

Pourquoi donc réduire les moyens policiers ? En novembre dernier, des milliers de policiers en colère manifestaient à l’appel de l’UNSA-Police et du Syndicat général de la police pour dénoncer la "braderie du service public". Globalement, les effectifs de la police devraient diminuer de 105 000 actuellement à 100 300 en 2012. Le discours politique serait-il contradictoire ?


L’insécurité sous Sarkozy


- Source : Politique.net

L’hebdomadaire Marianne a enquêté au sein des forces de police pour comprendre comment le ministère de l’Intérieur construit les statistiques officielles de la délinquance. Et derrière les chiffres, il y a parfois de bien curieuses pratiques imposées par la hiérarchie. Série en 3 épisodes. Marianne - L’insécurité sous Sarkozy

Episode 1 : Calcul du chiffre global de la délinquance

En 2008, la délinquance a diminué de 0,86%. C’est ce chiffre qui est régulièrement martelé par la ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie. Même si cette dernière reconnaît, comme son prédécesseur, que les violences contre les personnes ont augmenté, le chiffre global est bon. Seulement, derrière ce chiffre se cachent des réalités très différentes. Ce sont essentiellement les atteintes aux biens (vol de voitures, cambriolages) qui ont diminué. Depuis une quinzaine d’années, ce chiffre est en constante diminution grâce essentiellement aux innovations technologiques : antidémarrage, système antivol, portes blindées pour les appartements.

Or, les atteintes aux biens représentent une part importante du chiffre total de l’insécurité. Le chiffre de l’insécurité correspond aux nombres de crimes et délits. En 2008, les services de police et de gendarmerie ont recensé 3 558 329 crimes et délits (chiffres du ministère). Sur ces crimes et délits, il y a eu 1 805 876 vols (source : Assurances). Autrement dit, 50% des statistiques de la délinquance prennent en compte des vols qui diminuent avant tout grâce aux innovations technologiques. Sans ce petit coup de pouce des constructeurs, la délinquance aurait augmenté en 2008.

Par ailleurs, les statistiques recensent les faits constatés par la police nationale et la gendarmerie. Or, les polices municipales ne cessent de se développer. Aujourd’hui, elles comprennent près de 20 000 hommes dans les grandes villes. De nombreux délits sont désormais gérés par les polices municipales et sont ainsi oubliés des statistiques officielles, comme le note Marianne : "« Un certain nombre de petits délits, dégradations, feux de poubelles ne parviennent même plus aux oreilles de la police, échappant ainsi à toute comptabilisation : les municipaux s’en occupent »".

Episode 2 : Un automobiliste qui fume, c’est une contravention et une affaire résolue

Elucider une affaire signifie identifier une infraction et arrêter le coupable. Dans l’inconscient collectif, une affaire correspond à une enquête de police difficile, à des officiers de police cherchant des preuves pour démasquer le coupable. Mais au quotidien, la réalité est toute autre. La moindre petite infraction est considérée comme une affaire. Par exemple, établir un procès verbal contre un automobiliste, c’est une affaire. Et comme l’automobiliste est au volant, le coupable est trouvé tout de suite. L’affaire est élucidée.

Le raisonnement apparaît tortueux, c’est pourtant ce qui permet à la police d’augmenter son taux d’élucidation comme l’explique Marianne : ""C’est l’ensemble de l’activité de la police qui a été revue et orientée en fonction de cet objectif. Pour l’image de la brigade, mieux vaut interpeller une quarantaine de fumeurs de joints dans le mois que de mobiliser cinq fonctionnaires sur une équipe de trafiquants aguerris que l’on n’est même pas certain de coffrer. Un gramme de shit = une procédure = une affaire résolue. (...) Un certain nombre de faits qui restaient jusque-là au niveau de la main courante font désormais l’objet d’une plaine. C’est notamment le cas des vols à l’étalage ou les différends entre voisins. Point commun : aussitôt constatés, aussitôt élucidés. Le taux d’élucidation devait être un indicateur, il est devenu une fin en soi"".

L’objectif est donc désormais de faire du chiffre. Le quantitatif prime sur le qualitatif. A ce petit jeu, la sécurité routière est devenue le secteur le plus rentable pour tout commissariat en mal de résultats comme le raconte Marianne : ""Sur la route, une infraction constatée est automatiquement résolue. Pour améliorer ses courbes, on a même vu un policier verbaliser une conductrice parce qu’elle fumait une cigarette en conduisant"".

Quant aux affaires compliquées qui s’éternisent, elles ne sont pas "statistiquement rentables".

Episode 3 : La délinquance baisse, les vols à main armée augmentent

Grâce au renforcement de la sécurité des banques, les braquages des établissements bancaires ont diminué mais les vols à main armée visant des commerces de proximité ont littéralement explosé. Les braquages de ces petits commerces ont augmenté de 15% en une année. Le président de l’observatoire national de la délinquance le reconnaît :

""En matière de crime organisé et de vols à main armée, on assiste à une véritable perte de contrôle de la situation", admet Alain Bauer, le "M. Statistiques" du gouvernement. Après un mois de décembre 2008 catastrophique, tous les indicateurs sont au rouge pour 2009. Armés de pistolets à grenaille pour limiter la peine encourue ou d’armes de guerre dont ils ne savent pas se servir, ces braqueurs "nouvelle génération" sont prêts à tout pour quelques centaines d’euros. (...)

Les agressions à domicile - ou "saucissonnages" -, une des spécialités du milieu manouche, sont elles aussi en progression. Des équipes sillonnent la France à la recherche de la villa isolée, loin des villes trop "fliquées". (...) Le phénomène est aggravé par la crise : en effet depuis quelques mois, de nombreux épargnants ont retiré leurs économies de banques auxquelles elles ne font plus confiance. Ainsi, un habitant de l’Essonne a récemment retiré en deux fois 1,2 million d’euros de son compte. Les "saucissonneurs" l’ont suivi jusqu’à son domicile depuis le magasin où il avait acheté son coffre - les fabricants seraient d’ailleurs au bord de la rupture de stock -, avant de le dépouiller"".

Ce type de sujet prête toujours à caution. Décrire un fait de délinquance revient souvent à jouer sur l’émotion pour illustrer le sentiment d’insécurité. Donner des statistiques rationnalise l’approche mais chacun s’arrange avec les chiffres pour étayer sa propre démonstration : un chiffre global de crimes et délits en baisse, un nombre de braquages en forte progression. Mettre l’accent sur tel ou tel point n’est pas neutre : entre l’angélisme de la gauche et l’exagération qui profite à l’extrême-droite, le chemin de l’information est étroit. Mais contrairement à ce qui est répété en boucle depuis 2002, les "chiffres" de la délinquance ne reflètent pas un recul significatif mais illustrent une situation très contrastée sur le terrain.



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