Inspirée par le Medef, cette politique néolibérale entend imposer toujours plus de précarité et de flexibilité aux salariés, afin de garantir toujours plus de liberté et de sécurité aux détenteurs de capitaux et aux rentiers.
Refusant la concertation avec les partenaires sociaux et bafouant la représentation nationale, le gouvernement veut, avec le CNE et le CPE, autoriser les licenciements sans motif et imposer aux jeunes salariés, déjà durement touchés par le chômage de masse, une nouvelle discrimination à l’embauche.
Son objectif non avoué étant de supprimer le Contrat à durée indéterminée (CDI) et de dynamiter ce qui reste du code du travail et des conventions collectives.
L’ampleur de la manifestation du 7 mars a démontré la forte mobilisation des étudiants et des lycéens mais aussi des salariés du secteur public et du secteur privé comme des sans emplois. Ce sont plus d’un million de manifestants qui sont descendus dans la rue ce jour-là pour exprimer leur mécontentement.
Depuis cette date, le mouvement de protestation s’est encore amplifié, particulièrement dans les universités et lycées. Les assemblées générales, les occupations de locaux et les actions se sont multipliées sur tout le territoire.
Les liens entre la jeunesse et le monde du travail se sont également renforcés. Des rencontres intersyndicales unitaires ont eu lieu dans pratiquement tous les départements. Partout l’inquiétude et la révolte de la jeunesse et des salariés se sont exprimées avec détermination, pour refuser la précarité, la flexibilité, l’exclusion, les inégalités par l’abaissement constant du coût du travail, dans une société qui par ailleurs ne cesse de produire toujours plus de richesse.
Face à cette situation, le gouvernement serait bien avisé de prendre la mesure de cette mobilisation sociale et surtout de comprendre ce qui est en train de se passer dans le pays. Comprendre qu’avec le Non au référendum au printemps dernier, la révolte des banlieues cet automne et la mobilisation de la jeunesse aujourd’hui, c’est un rejet, des politiques néolibérales mises en œuvre depuis trop d’années qui à chaque fois s’exprime.
Comprendre, que ce n’est pas en esquivant les problèmes de fond qui traversent notre société, ou en aménageant ses décisions par de dérisoires mesures d’accompagnement qu’il arrivera à faire illusion et encore moins à endormir la jeunesse et les salariés.
Ce que ces derniers exigent avec l’ensemble de leurs organisations syndicales, qui appellent dans l’unité à de nouvelles journées de mobilisation le jeudi 16 et le samedi 18 mars, c’est le retrait pur et simple du CPE et du CNE.
Attac, association d’éducation populaire tournée vers l’action et engagée depuis plusieurs semaines dans ce combat contre le CNE et le CPE avec ses comités locaux, appelle tous ses militant(es) tous ses adhérent(es) et plus largement tous les citoyen(es) à soutenir ces deux initiatives. Elle les appelle donc à participer massivement aux manifestations annoncées, aux côtés des lycéens, des étudiants, des privés d’emplois, des salariés du secteur public et du secteur privé qui luttent.
Tous ensemble dans la rue, refusons la précarisation générale de nos vies, exigeons que soit mise en œuvre une véritable politique du plein emploi, imposons une autre répartition des richesses.
Attac France, Montreuil, le 16 mars 2006