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Villiers-le-Bel : qui sème la haine...

Source : Plume de Presse / 28 novembre 2007

"Cela fait 25 ans que le feu couve, mais le candidat de l’UMP à l’élection présidentielle a jeté des bidons d’essence sur cette poudrière avec sa sémantique guerrière. Les jeunes des banlieues ont très bien compris qu’ils avaient été utilisés comme des appâts au bout du crochet électoral de Nicolas Sarkozy. Tout ça pour racler 5% de voix au Front National. Et lorsque l’on sème la haine, on récolte la tempête...", analyse Azouz Begag, ancien ministre à l’Egalité des chances du gouvernement Villepin, depuis rallié au Modem, qu’une vive polémique avait opposé à celui qui est désormais Président de la République. Nous invitons du reste ce dernier à ne pas trop en rajouter dans le "discours de fermeté" qui fait se pâmer les médias. Evidemment que les violences qui se sont produites à Villiers-le-Bel sont inadmissibles. 82 policiers blessés : joli carton ! Mais pourquoi donc les "jeunes" s’en prennent-ils avec une telle hargne aux forces de l’ordre ? Deux d’entre eux meurent dans une collision entre leur mini-moto et une voiture de police, apparemment sans que la responsabilité des fonctionnaires ne soit engagée (attendons néanmoins l’enquête). Mais cette version apparaît suspecte a priori et la révolte s’embrase aussitôt. Comme fin mars à la gare du Nord, quand l’arrestation musclée d’un resquilleur avait dégénéré en plusieurs heures de violence. Comme, bien sûr, lors des émeutes de 2005, où le décès de Zyed et Bouna, électrocutés dans un transformateur d’EDF pour avoir fui la police, avait fait office d’étincelle, le matamore qui officiait alors à l’Intérieur étant allé déclarer qu’ils n’étaient pas poursuivis !


Soyons clair : le problème des banlieues ne date pas de Sarkozy. Mais la façon dont il a stigmatisé leurs habitants - Begag a raison -, pour convaincre les électeurs du Front National de voter pour lui (avec succès), a incontestablement aggravé la situation. Rappelons-nous que le candidat à la présidentielle a déclaré : "qui ne voit qu’il y a un lien évident entre la politique d’immigration non maîtrisée depuis 30 ou 40 ans et l’explosion sociale dans nos quartiers ? Ca crève les yeux qu’il y a une liaison entre les deux".

Immigration = criminalité : Le Pen l’avait dit... Mais Le Pen n’est pas Président, Sarkozy (hélas) si. Et c’est sous son règne qu’un certain nombre de policiers se la joue décomplexé. Vu dans un hallucinant reportage en caméra cachée de TF1 (dans le magazine Sept à huit, en 2005), ce policier qui s’adresse à un jeune des quartiers périphériques de Lyon : "Tu veux que je t’emmène dans un transformateur ?" "Eh ! Tu veux griller toi aussi avec tes copains ? Tu veux aller dans un transfo ? Ramène ta gueule, on va t’y mettre, lance un deuxième policier.

Que le quartier se calme ou pas, on s’en branle. Nous, à la limite, plus ça merde, plus on est content !" Il faut savoir que le harcèlement dans les cités est quotidien, et même pire, certains déplorant des contrôles plusieurs fois par jour. Avec discours irrespectueux à l’appui et tutoiement de rigueur. Forcément, quand on traque les sans-papiers pour atteindre les quotas, on contrôle les basanés. Comment s’étonner dès lors que le moindre incident, dans un tel contexte, mette le feu aux poudres ? "Depuis 2005, tout le monde savait que ça allait exploser à nouveau", ajoute Azouz Begag.

Et de fait, permettons-nous de citer un billet de Plume de presse qui date d’octobre 2006 : « La plupart des conditions qui ont amené, il y a un an, un déclenchement de la violence collective, sur une grande partie du territoire métropolitain, sont toujours réunies », annonce froidement le rapport des Renseignements généraux baptisé État des lieux dans les quartiers sensibles, un document confidentiel qui l’est beaucoup moins depuis que Le Figaro en publie des extraits dans son édition d’hier. La plupart des conditions sont toujours réunies, donc. Mais alors, en un an, qu’a fait le tout puissant ministre d’Etat pour la sécurité publique ?

Les RG sont inquiets, mais heureusement, pas Nicolas Sarkozy : « Il n’y a pas, à ce jour, de signes avant-coureurs d’une nouvelle émeute », assure-t-il. On peut avoir confiance, c’est le même qui écrivait en 2004 : « Que disait-on il y a deux ans quand je suis arrivé au ministère de l’Intérieur ? Il va jouer au superflic. Les banlieues vont s’embraser. Résultat : il n’y a pas eu de révolte et la criminalité a baissé sensiblement », dans son livre La République, les religions, l’espérance. Quel flair !"

Deux ans plus tard, le constat est identique. Qu’a-t-on fait après les terrifiantes émeutes de 2005 pour s’assurer que pareille explosion ne se reproduise pas ? A Villiers-le-Bel, un incroyable déploiement de force a ramené le calme. Mais parions que, les mêmes causes produisant les mêmes effets, le brasier se rallumera tôt ou tard. Et ce ne sont pas les postures caricaturales de fermeté qui arrangeront quoi que ce soit. Au contraire.

Posté par Olivier Bonnet à 23:33



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